Home Blog Rapport Pause-Débat de l’Anticipation no 3 : Comment devenir un Undercover activist dans le monde des affaires de demain ?

Rapport Pause-Débat de l’Anticipation no 3 : Comment devenir un Undercover activist dans le monde des affaires de demain ?

Pour cette troisième session des pauses-débats de l’anticipation nous recevions Veronique Swinkels, co-fondatrice de The Undercover Activist[1] qui est venue présenter son programme de formation pour devenir un positive workplace activist dans le monde des affaires de demain. Ce projet tend à répondre à une tendance structurante du monde du travail d’aujourd’hui et de demain : alors que leurs parents séparaient leur activisme politique de leur emploi, les jeunes générations refusent de plus en plus de faire ce choix, et aspirent à occuper un poste en accord avec les valeurs politiques qui les animent. Cet état de fait est d’ores et déjà constatable en Europe et nous anticipons qu’il va s’accentuer.

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Cette tendance constitue une absence de séparation entre les ambitions professionnelles et les aspirations personnelles dans son mode de vie, dans la manière dont chacun souhaite participer à forger le monde dans lequel il souhaite évoluer. Cela influence l’état d’esprit dans lequel les jeunes générations construisent leur projet professionnel, les choix qui en découleront et l’attitude qu’ils adopteront au sein de l’entreprise. En résulte un changement de paradigme qui modifie la relation employeur/employé. Les valeurs qui animent cette génération sont la justice, le respect, la durabilité, l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Les objectifs de développement durable (ODD) définis par l’ONU identifient des actions précises dont les activistes politiques peuvent se saisir et utiliser pour générer du changement au sein des entreprises. Ainsi l’undercover activist ramène l’activisme sur le lieu de travail, au sein de l’entreprise, il vise le changement de l’intérieur, il est loyal au bien commun.

Cette tendance peut s’expliquer par plusieurs facteurs, le rôle plus central occupé ces dernières années par l’économie au sein du système global et son influence grandissante sur l’économie, la perte d’influence des corps intermédiaires, la responsabilité des entreprises dans les grands enjeux internationaux (relations entre Etats, guerre économique, crise environnementales, changement climatique…), le recours aux sanctions économiques plus systématique que l’affrontement militaire par certains Etats. En revanche le système éducatif ne s’est pas encore adapté à cette situation et c’est cette lacune que la formation « positive workplace activism » cherche à combler. Les jeunes travailleurs n’ont pas été formés à la complexité du monde des affaires. Et le fait que de nombreuses entreprises aient perçu les aspirations de cette nouvelle génération, mais ne les ont pas encore intégrées dans leurs activités ou ne souhaitent pas réellement le faire produit un écart entre le discours et les actes de ces structures. Cet écart donne lieu à des rencontres qui ne sont pas toujours heureuses entre les nouveaux entrants sur le marché du travail qui pensent dans un premier temps qu’ils vont pouvoir porter haut leurs valeurs et s’aperçoivent dans un second temps que les missions qui leurs sont confiés ne sont pas en accord avec ces dernières. Cette formation cherche à leurs donner les moyens de gérer ce type de déception, de leur offrir les outils pour s’en saisir pour qu’elle ne se transforme pas uniquement en frustration, leur permettre d’appréhender les différentes structures de pouvoir et d’agir de manière efficace puisque le système ne peut être changé individuellement.

Notre discussion nous a menés à évoquer l’ampleur de cette tendance dans la nouvelle génération, qui s’étend a priori à la moitié des étudiants actuellement scolarisés. Veronique Swinkels a partagé avec nous sa surprise de voir des entreprises envoyer d’elles-mêmes des employés dans sa formation, ce qui montre que, si certaines s’arrêtent à l’aspect marketing, d’autres ont une volonté réelle de devenir ce que la formation propose. Enfin Marie-Hélène Caillol a conclu en soulignant les risques inhérents à cette tendance qui est très européenne alors que les entreprises ont toujours la possibilité de faire appel à des travailleurs qui ne sont pas issus du vieux continent. Cette situation porte également en elle un potentiel divorce générationnel qui découlerait du manque de confiance entre employeur et employé et qui ne profiterait à aucun des deux côtés. Et pour finir le double enjeu relatif à l’information, d’un côté des médias qui doivent se montrer capable d’informer de manière utile sur les procès des entreprises, pas seulement pour faire leur communication ou à l’opposé pour caricaturer des dérives; et la formation de citoyens capables d’exercer un esprit critique au sein de l’entreprise et face à ce système médiatique pour contrer manipulation et orientation de l’information.

Nous invitons tous nos lecteurs à participer à cette série d’événements qui, nous l’espérons, vous sera utile pour pratiquer l’anticipation dans votre vie de tous les jours, professionnelle et personnelle. Ce nouveau projet est pensé, au même titre que le GEAB, comme un outil d’aide à la décision pour vous permettre de vous approprier notre méthode d’anticipation et ainsi être capable de prévoir pour agir.

___________________

[1] Littéralement un activiste sous-couverture, nous n’avons pas privilégié la traduction française car l’expression sous-couverture comprend l’idée d’un secret, que l’action politique se ferait en secret, ce qui n’est pas le cas dans l’idée de ceux qui portent ce concept.

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