GEAB 152

Dans le panorama des tendances 2021 du bulletin du mois de janvier[1], nous indiquions que les Etats-Unis constituaient le principal point d’interrogation sur notre carte de l’avenir. Ce point d’obscurité venait en partie du fait que le 15 janvier dernier Joe Biden n’avait même pas encore pris ses fonctions et qu’il était difficile, de fait, de saisir la réalité de ses bonnes intentions… Sur ce point, les choses ont commencé à s’éclaircir. Mais le changement d’administration n’est pas le seul facteur d’incertitude venu des Etats-Unis : sur les plans économiques, politiques et géopolitiques, le monde doit s’attendre à de grandes surprises que nous tentons de circonscrire dans cet article. L’Europe doit en effet être particulièrement vigilante à tous les risques de conflagration économique, financière et géopolitique et finir de se libérer de ses liens transatlantiques tout en faisant bien attention à ses démons personnels.

Présidence américaine : une faiblesse abyssale

Au plan politique, la grande caractéristique de l’actuelle administration, c’est sa très grande faiblesse stratégique. Tout y concourt :

. Absence de base populaire : même compensé par le ticket Kamala Harris, Joe Biden est bien trop « daté » pour incarner de quelque manière que ce soit ces nouvelles générations d’Américains, qui constituent pourtant une large partie des gens qui ont été obligés de l’élire : le fait que la victoire de l’Amérique des villes, de la jeunesse et de la diversité (sur le monde rural, les générations seniors et les WASPs) soit incarnée par Joe Biden induit automatiquement une déconnexion. Bien entendu, Joe Biden est honni de l’autre camp, les électeurs républicains, ces 74 millions d’Américains ayant voté Donald Trump malgré le tir de barrage politico-médiatique ; pour eux, l’actuel président est et restera le candidat qui leur a volé leur deuxième mandat[2].