Prochainement le GEAB 177 – Monde multipolaire 2023 – 2024 : avantage Global South

Deux évènements ont marqué cette rentrée multipolaire de septembre, le sommet des BRICS (22-24 août) et celui du G20 (9/10 septembre), tous deux marqués par des élargissements notoires : l’invitation entre autres de l’Arabie saoudite, des EAU (Émirats arabes unis) et de l’Éthiopie, siège de l’Union africaine (UA), à rejoindre les BRICS, l’intégration de l’UA en qualité de membre permanent du G20.

Avec leur décision de procéder à un élargissement à six nouveaux pays, dont Arabie saoudite, Argentine et Égypte (qui sont, par ailleurs, déjà membres du G20), les BRICS font montre de leur confiance en leur propre puissance et en la stabilité de leurs institutions, quitte à accélérer confrontations et alternatives à l’ordre mondial centré sur l’occident. Et c’est là qu’il y aura de la casse.

Les deux événements font date d’une rupture. Le rapport de force global est à présent à l’avantage des pays qui naviguent entre BRICS et G20 : Inde, Brésil, Argentine, Arabie saoudite, Egypte, Russie et Chine, ceux du Global South, et ils ont décidé d’en faire usage tous ensemble. D’abord par l’élargissement pour étendre encore cet avantage, ensuite avec le refus de condamner publiquement la Russie pour l’invasion de l’Ukraine à l’issue du sommet du G20. La prochaine étape sera la réorganisation des flux commerciaux, financiers, diplomatiques globaux.

Dès les prochains mois et pour l’année 2024, la compétition économique et financière se fera entre les pays qui mènent ce renouveau, ceux qui font tout pour y embarquer, ceux qui en sont exclus et ceux qui ont les moyens d’y résister. Pour avoir cette carte bien en tête, notre équipe a décidé de vous présenter notre traditionnel panorama économique global.

Premier aperçu : les deux secteurs qui menacent le plus la fragile stabilité du système sont le marché immobilier et la dette privée. Là, le monde occidental a beaucoup à craindre de ses propres marchés. La Chine a également un lourd sujet immobilier à traiter, mais dispose de plus nombreux leviers pour y remédier.

Le grand atout des BRICS+ est à présent l’influence sans commune mesure sur le cours du pétrole et, par extension, sur le pétrodollar.

Cependant, leur décision de ne pas annoncer le lancement d’un instrument monétaire international, alors même que toute l’architecture est prête, est révélatrice de l’absence d’intérêt pour ces pays à voir le billet vert s’effondrer brutalement comme nous l’avions par ailleurs anticipé (GEAB 174, 15/04/2023 : Une monnaie n’en remplacera pas une autre). C’est aussi ce dont nous avons discuté avec Adrien Hubert, spécialiste des monnaies numériques, dans notre format Regard de lecteur sur l’avenir.

L’UE, quant à elle, est à la peine depuis le début de la guerre en Ukraine, et les premiers chocs font ressurgir les failles internes de sa solidarité. Résultat : c’est un boulevard qui s’ouvre devant l’extrême droite, partie pour réussir le tour de force de prendre la place de la droite traditionnelle sur le vieux continent.

Et, comme toujours, nos investissements, tendances et recommandations seront là pour éclairer votre navigation dans ce monde en éternelle recomposition.

Sommaire détaillé du numéro 177 :

• Edito – Monde multipolaire 2023 – 2024 : avantage Global South !
• Panorama économique global 2024 : il va y avoir de la casse !
• 2024 –2027 : L’extrême droite prend le pouvoir en Europe. Fin du multipartisme et de l’exception politique et démocratique européenne
• Regard de lecteur sur l’avenir – Adrien Hubert : «  Les BRICS, victimes collatérales de la guerre en Ukraine ? »
• Brèves d’un monde qui change (Afrique, le dernier pion du monde multipolaire ; le pivot moyen-oriental ; la fin de Wikipédia et de l’intelligence partagée collective…)
• Investissements, tendances et recommandations

Pas encore inscrit(e)? Nos formules d’abonnement