GEAB 187

« Il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre » a déclaré Albert Einstein[1]. En va-t-il de même pour les institutions ?

S’il y a bien une nuance chère à notre équipe, c’est la suivante : l’Union européenne et l’Europe sont deux réalités différentes. L’UE a pris une telle ampleur ces dernières années qu’elle est régulièrement confondue, banalisée, dans les médias avec l’Europe. Mais l’Europe existait avant et existera sans aucun doute après l’UE. Cette dernière n’est qu’une tentative de concrétiser une idée, un rêve, vieux de plusieurs siècles, de voir les nations européennes unir leur destin politique.

L’UE peut se targuer d’un nombre considérable de réussites dans ce domaine. Elle a réussi à garantir la paix entre ses nations pendant plusieurs décennies et elle a permis aux nations d’Europe de l’est, ayant tant souffert du joug de l’URSS, de rejoindre un idéal de paix, de prospérité et de liberté. Ses institutions ont servi cet idéal fièrement et loyalement pendant de nombreuses années, mais en sont-elles encore capables ?

Si notre équipe semble en douter sérieusement elle cherche cependant à entrevoir l’« après ». Parce que oui, et c’est là que la distinction est si importante, il y aura un « après ». L’obsolescence de l’UE n’est en rien synonyme de la mort de l’Europe. Bien au contraire.

L’UE est devenue depuis trop longtemps trop lourde, trop lente, trop compliquée. Elle ne fait plus rêver les jeunes générations comme elle a pu faire rêver les précédentes (et d’ailleurs elle est prête à se couper d’un des rares programmes à succès et fabrique d’euro-citoyens, Erasmus[2]). Elle a doublé de volume et demain elle voudrait s’élargir encore en intégrant près de 100 millions de nouveaux citoyens[3], (180 millions avec la Turquie), elle s’est bardée de plus en plus de lois et de contraintes, de processus décisionnels chronophages, de budgets hors norme, de programmes hors champ, se rajoutant au poids des appareils nationaux et sans qu’elle n’ait jamais réussi à mettre en place un vrai modèle démocratique « transeuropéen ». Évidemment que la société ne s’y retrouve pas, pas seulement les citoyens, mais aussi les appareils d’état, les entreprises, les agriculteurs …

Alors pourquoi s’entêter ? Puisque sa réforme paraît impossible, pourquoi insister ? Il suffit de faire preuve de la même audace, de la même imagination, de la même ambition que nos ancêtres : imaginons une structure qui permette aux nations européennes de collaborer efficacement, pacifiquement, agilement et promptement. Avec tous les nouveaux outils d’Intelligence artificielle à disposition et à venir, la Communauté politique européenne pourra-t-elle en relever le défi ?

Première rencontre du GEAB Book Club : le 19 septembre !

Ravis de vous annoncer que nous avons ouvert une nouvelle chaine Whatsapp GEAB by LEAP (suivez-nous !) et que nous inaugurons le GEAB Book Club, un cercle de lecture en ligne où nous nous retrouverons une fois par mois. Ces moments virtuels nous permettront d’échanger sur les derniers articles du bulletin, de faire un tour d’horizon de l’actualité et de rencontrer des experts de divers domaines.

RDV le 19 sept. à partir de 18h pour la première rencontre ! (langue : FR-EN non traduit)

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[1] La citation originale en allemand : « Probleme kann man niemals mit derselben Denkweise lösen, durch die sie entstanden sind. » (“Un problème créé ne peut être résolu en réfléchissant de la même manière qu’il a été créé”)

[2] Source : Euronews, 13/09/2024

[3] Balkans : 53 millions d’habitants, Ukraine : 38 millions + Moldavie : 2,5 millions