L’Occident n’a pas pu s’empêcher de saluer le renversement de Morsi par les militaires en Égypte le 3 juillet dernier. Heureusement, tout le monde s’est assez vite rendu compte qu’on peut difficilement se revendiquer démocrate et saluer un coup d’État militaire. Certes, les apparences d’un mouvement populaire d’envergure ont pu, quelques jours, leurrer l’opinion internationale sur la nature du renversement.
Hold-up du rêve de liberté
Le Printemps égyptien, et l’espoir de renouveau politique qu’il symbolisait dans le monde arabe, est mort et enterré. Nous estimons entre 5 et 10 ans le temps perdu pour le processus de démocratisation du Moyen-Orient… temps gagné pour les intérêts de toutes natures qui se goinfrent sur la région depuis 60 ans. On peut en effet imaginer l’extrême amertume des protagonistes de la première heure : tous ces jeunes gens rêvant de liberté qui ont pris d’énormes risques et ont fait preuve de tant de persévérance ne sont certainement pas près de retourner se battre pour quoi que ce soit.
Ils avaient déjà eu la déception de voir se mettre en place un gouvernement austère, bien loin de leurs aspirations à la liberté, mais au moins le processus enclenché leur appartenait-il encore, et il était démocratique. Les Frères musulmans étaient bien sûr la seule et unique force politique organisée capable de former un gouvernement. Ils ont accepté avec réticence[1] de se présenter aux élections qu’ils ont inévitablement gagnées.
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