GEAB 141

En introduction à nos traditionnelles tendances-clés de janvier, voici les grandes lignes structurantes de la « drôle d’année » [1] que nous avons identifiées.

C’est un périple en eaux dangereuses que nous promet cet An 0 de la nouvelle décennie. Et la crise financière annoncée depuis 2 ans par une planète-finance aux abois pourrait être le moindre de nos problèmes. Cela dit, 2020 sera surtout caractérisée par une « extrémisation » du pire et du meilleur où les succès de plus en plus patents du « monde d’après » pousseront à des fautes de plus en plus dramatiques les derniers tenants du « monde d’avant ». La conflictualisation des relations US-Chine se poursuit toute l’année dans le contexte de la campagne présidentielle américaine à laquelle le thème de la rivalité avec la Chine fournit un thème bipartisan fédérateur. L’Europe sera obligée de consolider la troisième voie qu’elle incarne de fait si elle ne veut pas se transformer en champs de bataille de cette guerre.

Géopolitique : 80% de risques de conflagration grave

Nous avions prévu un numéro de janvier concentré sur les risques géopolitiques en 2020. L’actualité nous a précédés et la crise américano-iranienne inaugure tôt et fort la nouvelle année. Et pourtant, il n’y a pas que le Moyen-Orient qui ait de quoi inquiéter… En fait, nous continuons à penser que cette région est sous tellement haute surveillance qu’elle est plus propice à l’invention des alliances et gouvernances dont le XXIe siècle a besoin qu’à une explosion générale et durable, mais que bien d’autres endroits du monde peuvent voir apparaître l’étincelle.