La politique étrangère américaine ne vise plus la quête d’un « intérêt national » et des objectifs internationaux fondés sur l’appréciation au mérite mais relève plutôt de calculs politiques et de considérations électoralistes. Cette réalité n’est pas nouvelle mais s’est grandement accentuée sous la présidence de Trump. La question est de savoir si le président Biden pourra enrayer cette tendance. Tout indique que non. Plusieurs dimensions internes auront pour effet de miner considérablement sa politique étrangère et de contrer les espoirs d’un « retour » des États-Unis comme leader internationaliste, comme cela fut largement le cas après la fin de la guerre froide. La politique étrangère américaine est désormais soumise aux aléas de la politique intérieure.
Charles-Philippe David est professeur de science politique à l’Université du Québec à Montréal, président de l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques de l’UQAM, et codirecteur du forum St-Laurent sur la sécurité internationale (UQAM, UdM, Laval)…