GEAB 156

La démographie est la « mère du changement ». En effet, les redimensionnements successifs de la population globale sont à l’origine des impératifs de transformation des systèmes politico-techno-économiques organisant le collectif humain.

A titre d’exemple, la révolution industrielle a créé une ère de prospérité partagée qui a représenté un progrès social à ses débuts (permettant à une population rurale très primitive et isolée de se sociabiliser, de s’éduquer et de se soigner) ; mais cette prospérité a provoqué une flambée démographique qui a bientôt mis le modèle en défaut, croûlant sous une main d’œuvre pléthorique, causant l’effondrement des salaires, mettant en échec le modèle de prospérité et induisant tout une série de crises de transformation entre les années 1870 et 1945. La deuxième guerre mondiale constitue la crise ultime qui a permis de poser un nouveau modèle, fondé sur la consommation plutôt que sur le travail, et supposé durable puisque, plus il y aurait de monde, plus de richesse serait créée. Cette ère a permis une nouvelle envolée démographique qui fait désormais buter le modèle sur les limites planétaires[1].