GEAB 161

Bien chers lecteurs,

Une nouvelle année s’ouvre, seizième anniversaire du GEAB dont l’équipe estime qu’il devrait désormais être déclaré d’utilité publique.

Alors que la santé mentale vacille dans tout l’Occident, sous ce nouveau choc de transformation sociétale provoquant perte de repère et de sens tous azimuts, le GEAB nous semble être devenu l’un des rares havres de raison et de compréhension du chapitre de l’Histoire que nous traversons.

A l’équilibre entre factualité et interprétation, résolument non-jugeant, le GEAB fournit en effet un regard à la fois distancié et détaillé du processus en cours, qui ressemble fort au travail à froid de l’Historien, mais appliqué au présent. Et, après tout, n’est-ce pas cela à quoi vise en effet notre méthode d’anticipation ?

Le GEAB rédige depuis un angle européen l’Histoire mondiale du présent en repérant les tendances systémiques les plus incontestables suggérées par la logique et signalées par les faits communément admis. Un Sens Commun émerge ainsi, dépassionné, qui aide à relativiser l’importance des chocs enregistrés et à réduire l’angoissante incertitude qui traverse et fracture notre société.

De cette narration sensée et consensuelle du présent, émerge en effet une vision plus claire de l’avenir soudain reconnecté au continuum historique et à l’entendement.

Et si nous ne voyons pas tout, et si nous avons parfois tort, nous sommes rarement surpris. Et l’actualité mondiale trouve vite sa place dans cette histoire que nous narrons depuis 16 ans, celle d’une grande transition systémique globale qui n’est ni la première ni surtout la dernière quelles qu’en soient les prochaines violences.

Pas de paranoïa, pas de grand complot donc, même si l’Histoire racontée par le GEAB n’est pas désincarnée et qu’elle est traversée des stratégies conçues par une multitude de grands intérêts plus ou moins visibles. Gouvernements, Etats, intérêts financiers et économiques, religions, mafias… se débattent comme nous tous pour survivre dans le grondement du temps qui passe, l’œil rivé sur les très grands facteurs du changement – démographie et adaptation technique – et leurs conséquences systémiques. Mais comme nous tous, ils fabriquent moins l’avenir qu’ils ne le surfent, ils y réagissent plus qu’ils y agissent.

Seize années de pratique de l’anticipation politique nous ont appris à rechercher les changements certains, ceux qui sont systémiques et non contingents aux décisions humaines. Nous cherchons par exemple moins à deviner qui gagnera une élection qu’à anticiper la politique que l’élu quel qu’il soit devra mettre en œuvre.

Ainsi le grand paradoxe du GEAB est d’être à la fois un bulletin de crise et une pilule d’optimisme car il éclaire la compréhension et la décision, il active la capacité de réaction/anticipation. Il tend aussi à mettre d’accord tout le monde, la diversité idéologique de notre lectorat en témoigne et constitue pour nous une grande fierté : le GEAB réunit… peut-être parce qu’il est modeste et nourrit la réflexion de ses lecteurs plutôt que de leur imposer des certitudes.

Anti-stress, anti-paranoïa, resocialisant, … voici en quelques mots pourquoi nous avons décidé d’ouvrir la nouvelle année sur cette note d’humour en appelant à déclarer le GEAB d’utilité publique !

Ceci nous permet en outre de vous souhaiter une très bonne année malgré les nouveaux défis qui s’annoncent et dont notre « panorama de tendances » donne une idée.

Bien cordialement,

Marie-Hélène Caillol, directrice de publication