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Les utopies que nous vivons

Les utopies que nous vivons

Troisième séance Fiction, histoire, exil, mardi 12 mars (16h -19 h, salle AS1_24), EHESS, 54 bld. Raspail

 co-animée par Mara Magda Maftei, Chiara Palermo, Emmanuel Picavet,

Invités :

  • François Dosse, historien
  • Albert Dichy, Directeur littéraire, Institut Mémoires de l’édition contemporaine
  • Leïla Sebbar, écrivaine
  • Marwan Moujaes, artiste

Résumé intervention François Dosse : « Historiens et romanciers : un chassé-croisé »

On assiste depuis quelques décennies à un rapprochement entre fiction et histoire au point que les historiens se chaussent des habits des romanciers et ces derniers mènent des enquêtes en adoptant les méthodes de l’historien. Le passage de la littérature française de l’intransitivité, qui a marqué la période du nouveau roman, à la transitivité d’un côté, et le souci grandissant des historiens par rapport à ce qu’est l’écriture historienne facilitent la fécondité de ces échanges en un moment où les romanciers comme les historiens expriment notre régime d’historicité contemporain.

Résumé intervention Albert Dichy : « Jean Genet, une aventure palestinienne »

Durant les quinze dernières années de sa vie, de 1970 à 1986, la préoccupation majeure de Genet aura été centrée sur les Black Panthers d’abord, puis, de façon exclusive, sur les Palestiniens en guerre. Mais Genet déplace totalement la question de l’engagement politique des écrivains telle que définie par Sartre au lendemain de la guerre. En aucune façon, il ne s’agit pour lui de défendre une cause ou d’épouser ses revendications, aussi légitimes soient-elles. Genet met même en place une pratique de désengagement alors même qu’il est au plus proche des Palestiniens dont il partage la vie durant plus de deux ans dans les camps de réfugiés.

Car c’est une tout autre utopie que celle d’apporter un soutien politique aux Palestiniens qui anime Genet. Elle est, ni plus ni moins, de donner un chant à leur révolte. Longtemps après avoir quitté le combat politique, à la mort de l’auteur, on trouve au chevet de sa petite chambre d’hôtel à Paris un manuscrit intitulé Un Captif amoureux – chef d’œuvre posthume, posté de la mort, dédié aux Palestiniens d’hier et de demain, mais offert à tous.

Contact: Mara Magda Maftei, [email protected]

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