– Pétrole : effet élastique !
– Entreprises : attention faillites en pagaille
– Bitcoin et cryptomonnaies : sous contrôle
– Métaux précieux, valeurs sûres
Pétrole : effet élastique !
Les effets d’annonces de la production US (du jour au lendemain, on passe de l’« explosion de la production » à une « production moins forte que prévu »[1]) font faire le yoyo au cours, autour de 60 $ le baril. Une politique qui reflète sans doute les tiraillements entre intérêts divergents aux États-Unis : ceux qui ont besoin d’un cours élevé pour spéculer ou investir dans leurs forages (notamment les producteurs de pétrole de schiste qui se ruent dans les investissements portés par les mesures fiscales de Donald Trump), et ceux qui préfèrent un cours faible pour pouvoir alimenter une économie théoriquement en plein essor, mais sans moyens financiers. Pour les spéculateurs, prises de bénéfices rapides à la clé, mais attention à la volatilité du marché. Pour le moment, l’OPEP+ continue à serrer la vis de la production[2], mais il se pourrait que ses acteurs se lassent de ce jeu et finissent par libérer les quotas, pouvant même conduire à une sortie de la Russie, et donc à un effondrement des cours. En cas de concrétisation de nos « Alertes » sur les fronts Syrie et/ou Mer rouge, la logique voudrait que les cours flambent, mais nos lecteurs connaissent notre analyse de fond : le pétrole n’est plus roi et toute flambée des cours dérivera le marché vers d’autres producteurs (Russie, États-Unis…), d’autres énergies (gaz), voire des énergies renouvelables. Un dérapage au Moyen-Orient briserait l’OPEP+ qui tire les prix vers le haut, et les cours s’effondreraient donc.
Entreprises : attention faillites en pagaille
Comme notre équipe l’annonçait, 2018 sera une année dangereuse. Et ne pensez pas que les faillites soient réservées au seul commerce de détail, elles touchent tous les secteurs. Depuis la grande distribution[3] à la vente d’armes, les grands groupes se restructurent : BTP avec Carillion en Grande-Bretagne, armement avec Remington aux USA (qui a obtenu la protection de la loi sur les faillites[4]), énergie avec Philadelphia Energy Solutions, la plus grosse raffinerie de pétrole de la côte Est étasunienne[5], ou encore Westinghouse Electric, la filiale nucléaire américaine de Toshiba[6], voire compagnie aérienne avec Air Berlin qui va coûter 200 millions d’euros à Berlin[7]… Et le bal ne fait que commencer ! Soyez donc attentif aux politiques sociales et d’investissements des entreprises. Une attention particulière doit être portée aux groupes pétroliers qui sont sur le fil du rasoir et doivent surveiller avec angoisse la réactivation des tensions au Moyen-Orient.
Bitcoin et cryptomonnaies : sous contrôle
Nous nous demandions s’il était bien utile de vous reparler du bitcoin. Après les sommets vertigineux que cette cryptomonnaie a atteints, nous avons assisté à sa chute tout aussi vertigineuse. Rien que sur le mois de janvier, 44,2 milliards de pertes sur un marché d’une valeur de 200 milliards de dollars[8]. Nous maintenons que de gros acteurs ont manipulé les cours à la hausse pour engranger de très gros bénéfices rapides sur le dos des naïfs. Depuis, son cours fluctue au gré des spéculateurs, mais la confiance s’est érodée et le bitcoin, comme les autres cryptomonnaies, se range au même titre que tout autre produit financier. Prise de bénéfices rapides, mais attention aux législations fiscales nationales qui vont venir grever vos revenus. Ce n’est pas parce que c’est numérique que c’est non imposable, et certains pays imposent fort[9]… Comme le produit est incontournable, autant en tirer le maximum pour les États comme pour les spéculateurs[10].
Métaux précieux, valeurs sûres
Comme notre équipe l’avait annoncé dans ses prévisions pour 2018, et sans grande envolée, le tandem or/argent se maintient au rang de valeur sûre. Cependant, nous préconisons de rester bien attentif à l’évolution de l’argent. Non pas qu’en matière spéculative il puisse atteindre les niveaux de l’or, mais la demande est en forte progression alors que son extraction est limitée.
[1] Comparer l’article d’Algérie Focus du 13/02/2018 (« Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la production des États-Unis pourrait à elle seule égaler la hausse de la demande mondiale cette année ») et celui de Forbes du 14/02/2018 (« Did the U.S. oil industry really set a new record production level during the last week in January? »)
[2] Source : Oilprice, 14/02/2018
[3] Cf Carrefour. Source : Le Figaro, 22/01/2018
[4] Source : Capital, 12/02/2018
[6] Source : Usine Nouvelle, 17/01/2018
[7] Source : Tagesschau, 24/01/2018
[8] Source : Financial Post, 01/02/2018
[9] Au Canada, par exemple, le bitcoin n’est pas considéré comme une devise, mais est imposé au même titre que toute matière première. Source : Zerohedge, 14/02/2018
[10] Source : Express.co, 18/01/2018
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