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Assurances – La fin du système tel qu’on l’a connu

D’après Lloyd’s of London, le secteur des assurances va devoir débourser cette année 203 milliards de dollars et les professionnels considèrent que la pandémie représente la plus grande catastrophe jamais subie par leur secteur. Cette crise économique va se doubler d’une crise existentielle liée à un problème d’image : refus de rembourser clairement affiché par certains assureurs comme Hiscox[1], prises de conscience dans certains pays que les assureurs remboursent les voyages ou spectacles annulés mais pas les soins de santé[2]  (à moins qu’elles ne remboursent aucun des trois[3]), ou encore Etats qui donnent l’argent des remboursements aux assureurs quand il y a un vrai problème[4]. Tout ceci va se combiner à l’accélération du processus de digitalisation monétaire, financière et bancaire. L’assurance va se retrouver écrasée entre, d’une part, la réactivation des systèmes publics de couverture sociale et santé, et d’autre part la digitalisation d’une finance blockchain désintermédiée, cette digitalisation fusionnant plus que jamais les domaines autrefois séparés de la finance, de la banque et de l’assurance. A priori les premiers touchés par cette désintermédiation sont les courtiers d’assurance[5] qui ont intérêt à vite se repositionner sur du conseil en lieu et place du courtage, tant les gens n’ont pas fini d’avoir du mal à se repérer dans un secteur en pleine transformation systémique. Mais tout le secteur va, à terme, disparaître au fil d’un processus ponctué de crises, de faillites et d’expérimentations éphémères dont l’issue est la suivante : dans un système financier digitalisé, chaque personne, chaque organisation, sera seul propriétaire de son compte en banque qui sera administré en intelligence artificielle de manière à bloquer (et à gérer activement) l’équivalent de ce que l’on verse aux assurances, à sa caisse de retraite, au fisc, etc., sommes qui ne pourront être débloquées que pour l’usage précis prévu au départ par le particulier ou l’entreprise, et en toute transparence.