Cette anticipation n’est pas très originale, mais il faut tout de même la poser avec toute la lucidité requise. C’est à peine une hypothèse, plutôt déjà une certitude : les extrêmes droites européennes coalisées constitueront le groupe parlementaire le plus cohérent, et donc le plus puissant, dans le prochain Parlement européen, quels que soient leurs résultats dans les élections nationales préalables. Ce qui va compter, c’est la nature désormais transeuropéenne de leur progression.
Minoritaires au niveau national, dominants au niveau européen
Le mécanisme est simple : une force politique structurée au niveau transeuropéen (présentant liste et programme communs dans plusieurs pays de l’UE) devient automatiquement un groupe parlementaire dominant au Parlement européen, même si elle n’obtient que de tout petits scores dans chaque pays. Or, les scores susceptibles d’être réalisés par les partis d’extrême droite dans plusieurs pays lors de la prochaine élection européenne de 2019 sont loin d’être tout petits. Paradoxalement, c’est la nature nationale de l’élection européenne qui va servir les agendas nationalistes de l’un des rares courants politiques organisés au niveau transeuropéen : l’extrême droite.
Concrètement, l’actuel groupe politique créé en juin 2015 par le FN de Marine Le Pen et le PVV de Geert Wilders, en réponse aux difficultés à créer un groupe politique d’extrême droite au Parlement européen de 2014, le groupe Europe des nations et des libertés (ENL), est composé de 40 membres et de 7 partis de 7 pays différents (minimum de pays représentés requis pour constituer un groupe politique au PE[1]).
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